Court moment de lucidité...
J'étais donc supposée profiter de cette semaine de vacances pour d'une part essayer de parler à mon homme un peu plus sereinement ( enfin n'ayons pas peur des mots, me faire rassurer ) , et d'autre part aussi, me reposer & faire le vide. Ben j'ai fait ni l'un ni l'autre...
Coté repos, de toute façon, il fallait quand même se lever le matin pour s'occuper des bambins ( des miens et de mon neveu parce que du coup ma soeur en a profité pour faire des grasses mat', quitte à ce que je me lève pour 3, pourquoi pas pour 4 ? hum.. ), et puis je voulais qu'on profite de cette semaine à fond alors on a bougé , bougé et encore bougé, puis je ne pouvais pas laisser ma mère se taper le ménage et la popotte seule, et même puisqu'elle nous hebergeait, quand elle se levait, j'avais déjà fait une grande partie de ce qu'il y avait à faire...mais bon, sans regret, je suis encore plus hs qu'avant, mais j'ai fait le plein de bons souvenirs, et je me suis aéré le neurone aussi...
Du coté de mon homme... je suis une douce reveuse. J'ai cru que je deviendrai le centre de son univers pendant une semaine, mais c'était vite oublié qu'il adore mes parents et ma petite soeur, qu'il avait lui aussi besoin de s'oxygéner les neurones, et tout bien réflechi avec un peu de recul, c'est quand même assez normal. Il a donc passer beaucoup de temps à rire avec mes parents et ma soeur, à aider mon père au dépôt vente, bref à vivre aussi.C'est pas un mal dans un sens, après tout, on se voit toute l'année, on finit par même plus se regarder. (Ernestine serait elle devenue raisonnable ? )
Donc on a pas fait de resto à deux, vu qu'on dormait dans le lit de mes parents, j'avais la libido à moins 156 , et on se retrouvait que rarement juste lui et moi... ça limite les risques d'engueulades en même temps ! Je lui ai donc pas parlé non plus, il s'est même pris quelques pics parce que j'en avais marre de m'occuper des bambins seule et de n'avoir même pas le temps de prendre 10 minutes pour moi , bref, on est reparti de là bàs, j'avais franchement l'impression que la situation était loin de s'arranger. En même temps, ça a un coté frustrant de le voir se marrer avec ma soeur et ne pas me décoincer un mot sauf pour me demander où trouver un slip propre.
Pour combler le tout, j'ai conduit tout le chemin du retour, je pensais qu'il prendrait la relève tôt ou tard, mais non, il a lu des bd, dormi , écouté de la musique, tout ça sans me parler. Je lui ai dit plusieurs fois que j'étais fatiguée, il répondait même pas. Bref, tout pour rassurer mon neurone de blonde parano...
Mais.. depuis qu'on est rentrer ou presque, ça a changé du tout autout. Il y a juste mardi où il est sorti toute la journée avec diverses excuses ( cautionnée par les tickets CB , oui j'ai vérifié, oui je suis pas très fière ..) mais depuis, sans être collés l'un à l'autre toute la journée, je me sens ENFIN exister dans son regard. On rigole, on papote, il vient même voir ce que je trifouille sur l'ordi, il me demande de lui montrer tel ou tel site dont je lui ai parlé ( aaah le scoop ! il m'écoute quand je lui parle.. des fois lol), bref, je le retrouve tel que je le connais et surtout, je nous retrouve. Je n'ai plus le sentiment d'être la potiche porteuse de ses enfants qui fait office de machine à laver et de répondeur téléphonique.
Sans vraiment attaquer le problème de face, je l'ai abordé par sujet un peu dévié, histoire de le pas le braquer avec 1001 questions, m'enfin le resultat est le même, on a quand même parlé de toutes ces petites choses qui font que je trouve qu'il a 1001 raisons d'aller voir ailleurs et qui me prouvent qu'il le fait.( enfin en théorie). On a parlé de nos petits travers à l'un et à l'autre sur le ton de l'humour et de la complicité, ça permet quand même de savoir un peu où on en est de notre faculté à nous supporter ( on a des caractères assez durs tous les deux..), et de constater que quand même, il y avait pas péril en la demeure.
Bref, on a retrouvé notre complicité, il a ri de mes pitreries comme quand j'avais 18 ans , j'ai même réveillé un ptit pic de jalousie chez lui, ce qui est quand même rassurant , il y a pas à dire. Reste à savoir combien de temps on va mettre a retomber dans la monotonie, parce que j'ai beau me promettre de tout faire pour éviter le train train tout plat, il faut avouer qu'en pratique avec trois enfants, c'est pas évident de mettre de la fantaisie dans chaque journée.
Ouf ! Donc suis je rassurée ? Ai-je eu toutes mes réponses ? Oui et non. Je me dis qu'à priori, j'ai pas de raison de douter de lui comme je l'ai fait récemment ( même si on est jamais sur de rien hein..) , mais que quand même, les vacances sont tombées à pics, parce que tout se serait enchainé très vite entre la rentrée et la naissance du bébé, et qu'entre temps on n'aurait pas eu le temps de se retrouver. Sans aller jusqu'au gros crash, je crois que notre couple aurait pris sa claque. Maintenant, rien est acquis, ma grossesse est assez pénible à vivre dans le sens où j'ai pas mal de douleurs qui me scotchtent sur une chaise comme une mamie, on a trois bambinos qui ont besoin de nous et qu'on ne peut mettre de coté sous pretexte d'harmonie du couple, sa rentrée à lui va être chargée, donc je pense que des moments d'incertitude, il va y en avoir, et qu'il va falloir se serrer les coudes pour pas se bouffer mutuellement.
Je crois que j'ai une grande responsabilité dans ce que j'ai pu ressentir ces derniers mois, un peu comme les gens qui envient les autres mais qui se bougent pas le cul pour avoir ce qu'ils veulent. Moi, je suis enceinte, avec tout ce que ça implique, mais si je lui pourris la vie de reproches et de scènes, je vois pas trop comment il peut avoir envie de rentrer avec le sourire. Notre couple est largement assez solide pour survivre à ces moments de déraisons, mais c'est pas forcément une raison pour tout laisser aller passivement. De son coté, je crois qu'il s'est rendu compte que j'étais physiquement pas au top, que moralement ça volait pas haut non plus, il a pu se rendre compte pourquoi des fois je craquais un peu avec les bambins, cette semaine il a tout fait pour me permettre de me reposer un max, je crois qu'il va continuer à faire ce qu'il peut.. à condition que je sois pas exécrable et que je lui donne envie de bosser pour deux en attendant que je retrouve la pêche.
J'ai lu plein de témoignages sur l'infidélité, et puis ben je crois qu'il y a pas de secret, même si mon homme n'est pas courreur de jupons ( c'est moi qui l'ai dragué d'ailleurs !), le meilleur moyen de ne pas lui donner envie d'aller voir ailleurs, c'est quand même de faire en sorte qu'il n'ait pas de raisons de le faire. Une scène de jalousie, c'est moins dissuasif qu'un bisou dans le cou, un tirage de gueule moins attirant qu'une nenette un peu givrée mais vivante et devoir peser ses mots sous peine d'un flot de reproche, ça donne envie de se mettre devant la télé et de la fermer pour la soirée... Bref, sans devenir la brave bobonne à son chéri, il y a quand même moyen de rester soi même et d'être aimable, attirante, voire même de se voir briller dans le regard de l'autre... faudra que je m'en rappelle la prochaine fois que sa secrétaire appelle ..;)
Ecrit par Ernestine, le Dimanche 22 Août 2004, 03:55 dans la rubrique "1001 pensées".