Avant
Je re- re lisais le dernier article de miss Gobo, et je me demandais ce que je ferais, moi, si j'avais l'occas' comme elle de laisser les bambins le temps d'une soirée, sans avoir à me soucier du réveil matin ( traduire le petit dernier ) du lendemain.
Et en fait, je ne sais pas. Mon homme et moi, on a peu d'amis communs au final, et la plupart, ce sont ses potes à lui, que j'ai appris à apprécier au fil des années. Une bande de copain d'enfance, qui en ont fait des vertes et des pas mures, et puis leurs femmes/copines/amies. Pas trop à se plaindre, entre filles le courant passe bien, pourtant on a toutes un point commun : on préfère les amis mââles, la compagnie des filles ayant tendance à nous ..irriter. Ils sont tous casés , avec des bambins, mènent une vie plus ou moins rangées, parsemées de quelques fiestas dans le jardin, avec les ptits qui dorment dans la maison. On rigole bien, oui, je peux pas dire... mais bon, ce ne sont pas mes copains à moi, dans le sens où..ils étaient différents. Ses copains à lui sont plus "fils à papa", plus petit bourgeois ( rien de méchant dans ce terme hein..). Les miens, ils étaient plus écorchés vifs, système D, et fête sur les bords de la oLire, à l'arrach', avec les faibles moyens du bord.
On les a perdu de vue les miens. Si on prend ceux qui ont le plus compté pour moi, c'est à dire Franck, Vincent et Jean - François, on va dire qu'il a fallu à peine 18 mois après qu'on prenne un appart pour que je ne les vois plus. D'abord, il y avait un problème de jalousie., des deux cotés.
Jean François, amoureux de moi en secret (enfin le croyait il ) depuis un moment, a eu du mal a encaisser le coup de l'appart, puis même pas un an après l'annonce de ma grossesse.
Vincent, le premier des trois que j'ai connu, je l'ai perdu de vue presqu'aussitot. On était très proche, très complice, on parlait avec nos regards. Il y avait ce petit truc entre nous, pas de l'amour mais un peu de l'amitié. On sortait du même monde, il connaisait mon frère et ses potes, on avait été au même collège, sans se connaitre. On pouvait passer des nuits entière à parler. Il était beau gosse. On s'est recroisé plusieurs fois, à chaque fois mi ému, mi géné, avec dans le regard une envie de retour en arrière, ces regards qui veulent dire " ça me manque nos virées" ... Mais bon, ce n'est plus possible. Vincent, en tant qu'ami qui avait une copine (enfin par épisode et jamais la même ), était capable de me faire une scène d'une nuit entière parce que j'étais sorti avec d'autres mecs qu'eux, sans les prévenir. Alors ils poireauaient devant chez mes parents, et après direction ma chambre, réunion au sommeil, conseil de guerre " et c'est qui ces mecs là ? et s'ils t'avaient droguée ?" etc.. Ca m'enervait profondément, je clamiat ma liberté, mais je finissais par capituler. J'y tenais à Vincent.
Franck, c'est son cousin. Froid en apparence, beau gosse aussi. Entre lui et moi, c'était une histoire d'attirance par période, on est sortis ensemble, c'etait desastreux, on était trop ami, et puis Vincent l'avait mauvaise. J'avais une grande complicité aussi avec lui, mais d'une autre manière. Franck, c'était le capricieux, le caractérielle, difficile à cerner, un peu secret, un peu taciturne. C'était Franck quoi. Lui, je l'ai revu longtemps après avoir connu mon homme. Quand mon homme allait bosser, lui venait passer l'aprem avec moi, affalés dans les canapés, déprimés. Le vendredi soir ou le samedi soir, il se pointait chez nous avec sa bouteille de whisky, et on parait pour une nuit de délire, tous les trois, jusqu'à s'endormir comme des crétins sur la table. C'était bien, mais plus pareil qu'avant. Il y avait des choses qu'on ne pouvait plus dire, parce que mon homme était là. La fête entre célibataire , ou du moins sans que les copains copines soient là, c'était pas pareil.
Quand j'ai connu mon homme, je lui ai bien fait comprendre, que ces trois là, il fallait faire avec. Oui, c'était des mecs, oui entre nous il yavait quelque chose, mais non, il y avait pas de jalousie a avoir, parce qu'on avait voulu vivre, on l'avait vécu avant qu'il n'arrive. Au début, ça été ok, et puis au fil du temps , entre mon homme et moi, ça devenait plus sérieux, il ne supportait plus trop Vincent, ou plutot la manière dont Vincent se coportait avec moi. Il y a eu des engueulades à ce sujet, parce que Vincent, c'était sacré, je ne comprenais pas qu'il puisse en être jaloux. Et puis , au fur et à mesure, Vincent s'est senti de trop ou je ne sais quoi, il est sorti discrètement de ma vie. Franck a disparu du jour au lendemain, quand il a eu une copine. Jean François est parti quand il a compris qu'il ne servait à rien de m'attendre, je ne viendrais jamais dans ses bras.
Je crois que le plus beau des moments que je pourrais revivre, c'est de repasser une utlime soirée avec eux trois, juste eux trois, comme avant. Même si bien sur, le temps à fait son oeuvre...
En fait, je me rends compte, non sans amertume, que de mon passé, il ne me reste presque rien. Tout est parti en dixans. Mes parents ont vendu la maison où on a grandi, mes potes sont partis vivre leur vie, les objets que j'aimais ont été cassés. Il me reste que des souvenirs.
Ecrit par Ernestine, le Mardi 24 Août 2004, 00:02 dans la rubrique "1001 pensées".
Commentaires
Kabotine
24-08-04 à 10:41
Il te reste tes souvenirs...
Mais tu AS tes enfants, ton homme, et ta vie de maintenant... et le passé, il est vécu, il est pris, tu l'a en toi, personne ne te l'enlèvera, même si les moments ne reviennent pas, y'en a d'autres à vivre, différents, mais tout aussi intenses...
Perdre de vue ses amis, c'est un peu dans l'ordre des choses, c'est parce qu'on grandit... (j'ai pas voulu dire vieilli... mais bon..)
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Re:
Ernestine
24-08-04 à 15:21
Oui, heureusement, mon présent est truffé de bons moments :) Et je sais qu'il m'en reste encore beaucoup à vivre. ( pourtant je suis de nature pessimiste ).
Et puis, contrairement à beaucoup de filles, j'ai vraiment profité de mon adolescence. Je suis sortie très tôt (en faisant le mur certes, mais quand même..) et jusqu'à la naissance de mon premier enfant, j'ai vraiment pu profiter à fond du temps qu'il m'était donné, même si tout était loin d'être rose du coté du climat familial. Et pour ça, je sais que j'ai de la chance d'avoir ces souvenirs, parce que c'est la preuve que j'ai vécu, contrairement à tout ceux qui se sont retrouvés coincés à devoir assumer trop tôt des responsabilités ou avec des parents qui les couvaient trop.
Bref, tout ça, c'est de la nostalgie, et c'est bien mieux que des regrets ;)
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pierroleouf
24-08-04 à 11:17
snif... (Pierrot humidifié)
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Re:
Ernestine
24-08-04 à 15:22
un kleenex ? ;)
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