Partir
Reste 3 mois. Surement un peu moins, disons deux mois et demi. Toujours rien préparé, mais heureusement mon entourage veille et me parle layette du matin au soir. Moi, j'ai toujours pas changé d'avis, je fais l'autruche, mon ptit bout n'aura pas de coin à lui, et ça me...contrarie.
Mais bon, la semaine prochaine je m'y mets, grand rangement post vacances, grand tri pré bébé, je lui trouve un ptit coin rien qu'à lui et je prépare sa garde robe.
A l'école, je rabache la même chose depuis une semaine. Non je ne sais pas si c'est un garçon ou une fille, oui je me repose tant que je peux, oui les grands frères sont contents, et oui le papa est impatient. Le bébé a bien un ptit coeur qui bat, deux bras , deux jambes, le tout proportionné normalement.
Jétouffe, j'ai hate de déménager, j'ai besoin de ce nouveau départ, loin de cette cité où j'ai passé presque les deux tiers de ma vie. Envie d'avoir ma maison avec mon jardin, envie d'ouvrir la fentre sur des champas à perte de vue, oublier ce quartier, ces immeubles, ces voisins glauques, cette école bizarre. Envie de fuir. D'avoir des voisins qui ne savent pas tout de moi. Envie de sortir mes enfants d'ici. La cité, c'est pas l'horreur ici, mais c'est pas le paradis non plus.
Plus que 4 mois normalement.
En allant à la boulangerie tout à l'heure, je me suis demandée si finalement , ça me manquerait pas tout ça. Ce quartier, j'y ai fait mes premiers pas, j'en suis partie à huit ans et revenue à 20 ans, pour mettre au monde mes bambins.
C'est chez moi, chez eux, c'est des rues et des immeubles que je connais depuis toujours, où je n'ai pas peur, où je croise mes copines de maternelle avec leur ribambelle de gamins. La boulangerie, c'est la meilleure que je connaisse. Ca oui, je vais la regretter. Le tabac, j'y achetais les cigarettes pour mon grand père, puis pour mon père et enfin pour moi. La mercerie est devenue une épicerie asiatique, le crédit agricole un salon d'acupuncture. L'immeuble où je suis née à été abattue il y a 7 ans, à coups de grosse boule. Je regardais ça depuis ma fenetre, avec un ptit pincement au coeur, tandis que d'autres étaient soulagés de voir cette grande barre disparaitre. Ce qu'on appelait les immeubles bleus ( et on les appelle toujours comme ça d'ailleurs ), sont blancs depuis au moins 10 ans. Bref, ça change, ça évolue, moi avec.
Alors peut être oui, ça me manquera, peut être des fois je regretterai d'être partie loin de tout. Mais pour l'heure j'éttouffe. Et j'ai le sentiment de ne pas donner les mêmes chances à mes bambins qu'à ceux qui ne viennent pas d'une cité.
Une famille nombreuse à la campagne, c'est une belle famille. A la cité, c'est une famille de cas sociaux.
Vivement 2005.
Ecrit par Ernestine, le Mardi 7 Septembre 2004, 21:51 dans la rubrique "1001 pensées".
Commentaires
funambule
08-09-04 à 12:30
Campagne ou ville....
Sourires..
Habiter à la campagne et parfois avoir le manque de la ville..
Mais savoir, qu'une grande ville, je ne pourrais plus...
J'aime bien la manière dont tu exprimes les choses....
Des sourires..
Olivier
Repondre a ce commentaire
Re:
Ernestine
08-09-04 à 12:39
Merci..:)
De mes 8 ans à mes 19 ans, j'ai habité à la campagne. C'est d'autres charmes, d'autres habitudes, une autre vie . Je pense que c'est le mieux pour des enfants. Enfin du mois, c'est là que je me sens le plus capable de les aider à grandir correctement.
Repondre a ce commentaire
funambule
08-09-04 à 16:36
Pour les enfants..
Mais quand ils grandissent, ils grognent parce que le cinéma est loin..ou d'autres choses..rires
mais c'est vrai qu'il y a alors une qualité de vie, d'éducation meilleure.. Et qu'ils aiment leur campagne, tout en grognant... rires..
Repondre a ce commentaire
Re:
Ernestine
08-09-04 à 19:40
lol
Ca me rappelle des souvenirs tout ça, le ras le bol de vivre dans un coin paumé, 45 mns de bus pour voir un film, et encore à condition de pas rater l'unique bus de la journée... Sur que ça m'a changé quand on est partis vivre là bàs, sur que j'ai maudit mes parents. Mais comme tu dis, je l'aimais ma campagne.. la preuve aujourd'hui je veux y retourner.!
Mais je ferai le taxi, les navettes, et je les écouterai me grogner dessus avec un petit sourire en coin ;)
Repondre a ce commentaire