I pretend i'm sane, is that so wrong ?
Je me déteste.
Moi et ma manie de voir tout en noir, de jamais voir les bons cotés des choses, de poser des questions dont je ne veux pas entendre les réponses. Moi et mes sautes d'humeur impévisibles, un coup je ris, tois secondes après je pleure et après je me fous en boule. Moi et mon intransigeance envers les autres, le moindre faux pas et faut que je la ramène. Moi et ma fierté, jamais admettre que, jamais réclamer, jamais dire que. Et tout ce que j'attend des autres mais que je ne dis pas, esperant peut être qu'un éclair divin les guidera sur le bon chemin. Moi et mon impulsivité, faut que je la ramène, c'est plus fort que moi. Moi et ce trait de caractère qui ressemble tant à celui de ma mère : poser des questions anodines, puis de plus en plus précises et vicieuses, afin que la personne (qui ne se méfie pas) tombe dans mon piège et que je puisse lui exploser au visage. C'est bas, c'est laid.
Moi et mon corps qui me trahit si bien. Ma tête pense, programme, mon corps ne fait rien que de me faire souffrir, peiner. Du mal à me regarder dans une glace, je supporte plus mon visage bouffi, ses cernes sous les yeux, ma lividité. Je supporte plus la lourdeur de ma poitrine, j'ai l'impression d'être une vache laitière qu'on oublie de traire. Ca me marie bien avec mon regard bovin, cela dit. Je supporte plus mes jambes marbrées, déjà blanc c'est pas très beau mais marbré, c'est limite gore. Et ces vergetures partout sur mon corps, démultiplier par ma tendance yoyo, même pendant la grossesse. Je te prends 5 kilos pour mieux en reperdre 6. Je déteste mon coprs de ne pas supporter cette grossesse, de pas être foutu de créer la vie sans péter de tous les cotés, de la composition du sang aux abdos qui peinent en passant par mon estomac en feu en permanence.
Je n'aime pas ce que je suis devenue, qui je suis devenue. Je me revois à 18 ans, déjà un peu noire dans l'ame mais tellement plus entière, tellement plus insouciante, tellement moins aigrie, tellement moins passive.
J'ai des moments où je regrette de m'etre sortie de ma TS quand j'avais 17 ans, où je me dis que c'aurait été tellement plus simple d'en finir à ce moment là, que déjà j'étais plombée et que finalement celui qui m'a tiré de là n'avait pas idée de la bourde qu'il faisait. Et puis, l'instant d'après je pense à mes bambins, à mon homme, à la chance que j'ai et je m'en veux de penser ça. Je me souviens qu'on m'a dit qu'il était difficile de vivre pour les autres, qu'il fallait que la seule raison qui me tienne en vie ce soit moi même. Je me rends compte que c'est vrai.
Non, j'aime pas la vie, et je crois que c'est pour ça que j'ai voulu plein d'enfants. Parce que j'essaie de l'aimer à travers eux, et tant qu'ils sont là, je le suis, moi aussi.
Moi, je me suis toujours promis de ne pas faire à mes enfants ce que mes parents m'avaient fait. Et finalement, je ne fais pas mieux, je fais différent mais pas mieux. Ah ça, sur que je serai incapable de les corriger à coups de ceinture, je serai incapable de faire peser sur les épaules le poids de mes echecs, que je ne sais pas les faire passer après notre confort matériel ou notre frigo.Oui, je m'interesse à eux, à ce qu'ils font à l'école, je ne ramène pas tout à la CAF et aux impots, non, je les ai pas eu pour ça. Sur que si un jour il ya besoin, je me poserai entre eux et leur père, je prendrai les coups à leur place, sur que je ne laisserai personne les humilier ou les trainer dans la boue.
Mais finalement, je leur offre quoi ? une mère lunatique, qui fait semblant de rire, une vie dans un ptit appart, sans jardin, avec vu sur une batisse toute grise. Rien d'autre... j'ai pas de joie de vivre à leur transmettre, pas de philosophie de vie non plus, pas de force, pas de courage, rien. Je sais pas les faire rever en leur parlant de la vie, je sais pas leur faire croire qu'en chaque journée se trouve un trésor, je sais pas m'emerveiller avec eux devant une bestiole ou un miracle de la vie.
Je me sens impuissante face à la vie, face à tout ce qui peut leur arriver, j'ai parfois l'impression que s'ils ne m'avaient plus, ça ne changerait pas grand chose pour eux.
J'en veux à tout le monde, bien que je sache que le problème vient de moi. Je sais qu'il me faudrait regler mes comptes avec le passé, que tant que je regarderai derrière, je ne verrai rien devant, mais non, je le sais, mais je ne fais rien. Je suis trop lache...
Ecrit par Ernestine, le Dimanche 31 Octobre 2004, 02:05 dans la rubrique "1001 pensées".
Commentaires
Anonyme
31-10-04 à 02:27
Hé ben dis donc !!! Que d'idées noires !!!
Baisse de moral..
LA vie est belle.. Et pour t'en convaincre, il suffit de te dire et de savourer la chance que tu as par rapport à d'autres car tout est relatif..
Je dis souvent, en regardant mes vieux pieds..
"Il vaut mieux avoir des vieux pieds pas beau que pas de pieds.."
"Il vaut mieux pouvoir dire :
"je mange trop que je meurs de faim "
Tu vis dans un pays en paix, tu as un toit sur ta tête, tu peux nourrir tes enfants.. Tu AS des enfants... tu es libre.. Tu.. vous avez la santé.. Un mari que tu aimes... et qui t'aime..
Laisse le passé derrière toi.. il ne changera pas.. puisque justement, Il est passé...
Regarde devant toi.. regarde tes enfants.. s'ils te raccrochent à la vie, et te la fait voir plus belle, c'est bien..
.../...
Quand j'étais mariée (10 ans depuis mon divorce..comme ça passe),les jours fort nombreux où je me sentais malheureuse.. les jours où je me disais que ce n'était pas possible.. que CETTE vie, n'était pas MA vie.. je sortais dans le silence du matin.. Je regardais le ciel, les arbres.. J'écoutais les oiseaux chantés.. Je respirais un bon coup.. Je me sentais bien.. et je me disais que malgré tout, la vie était belle et méritait d'être vécue..
Je savais que des jours meilleurs viendraient..
Aime la vie.. elle te le rendra bien..
Et si toi tu ne peux t'extasier d'une fleur qui pousse dans le jardin, tes enfants viendront, eux te montrer ce bonheur...malgré toi...
Bises
OZ www.lemagicjournal.net
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Re:
Ernestine
31-10-04 à 09:59
T'as pas tort du tout, je devrais même dire que tu as raison.
mais voilà, c'est plus fort que moi, j'ai ces idées parfois , ça me prend comme ça et ça repart de la même manière. Le lendemain, il reste des yeux rougis, une petite mine, et un calme intérieur assez reposant..
En tout cas, merci Oz, il en faudrait que des comme toi...
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Re: Re:
Anonyme
31-10-04 à 10:14
... Et des comme toi si semblables à moi parfois!!!
mais ne t'en fais pas.. moi aussi, avec tout le bonheur que je vis, il m'arrive de voir la vie en noir durant.... quelques minutes ;-)
et après,je me dis "Honte sur moi" !!!
ca doit faire partie de la nature humaine...
Oz www.lemagicjournal.net
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