En attendant

C'est pourtant pas si dur..

C'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai pas fait grand chose. J'ai passé pas mal de temps à surfer, à lire des jouebs, à jouer à des jeux de lettres, à bombarder ma nièce ( de 17 ans ) de textos parce qu'elle est loin et qu'elle me manque et que le fait qu'elle grandisse loin de moi depuis presque 6 ans me donne parfois l'impression qu'on se perd.

Soit. Mais quand même, pendant que je glandais joyeusement sur l'ordi, je veillais aussi sur les enfants ! C'est sur que c'est moins crevant que faire le ménage et s'occuper d'eux m'enfin c'est pas non plus aussi reposant que de dormr jusque 14h30, avaler un ptit déj que sa chérie la glandeuse à préparé, prendre une douche, partir au ciné avec les deux plus grands garçons, revenir, se foutre les pieds sous la table vite-pasque-je-vais-raté-smallville, et être scotchés devant m6 depuis 21h... non, ce n'est pas aussi reposant.

Alors pourquoi est ce que c'est si.. scandaleux, que j'ose lui demander de voir pourquoi le ptit dernier ne dort toujours pas, pourquoi depuis 21h il me fait déplacer jusque sa chambre pour un oui ou un non, sachant que déjà, c'est ce qu'il fait du matin ausoir et que là, il est minuit et j'ai envie de tranquilité ?

Alors, sur, il y va, mais en ralant, sur moi, sur le petit, alors que justement, je voulais qu'il y aille pasque moi je perds patience et que j'ai horreur que mes enfants s'endorment sur une rouspillade. Parce que ça me fait mal au coeur de voirle pitchoune qui trouve pas le sommeil, qui s'ennuie dans son lit, et qui j'en suis certaine, préfèrerait dormir depuis longtemps comme ses frères... Mais nan, il voit que je suis enervée et que je rale, alors lui aussi il rale pasqu'il-est-soulant-le-petit... c'est si dur à comprendre que je lui dmeande de prendre la relève de la patience et non pas de la fatigue ?

Il a vu son fils 2 ou 3 heures aujourd'hui, il sature déjà ? Non, c'est juste que c'est pas l'heure des enfants. Mais je les ai pas fabriqué avec un minuteur les pitchounes.

Pourtant, je peux pas dire que mon homme soit un goujat de première, genre les mômes c'est mon job et lui il ramène le salaire. Non, il m'aide ( pas assez, m'enfin...est ce que çapeut être assez ? ), il hésite pas à sauter sur balai et aspirateur quand il rentre du travail et qu'il voit que je suis "un peu" dépassée par les évènements, il fait des efforts pour papoter un peu avec moi, même si après une journée de travail, il a plutot envie de calme, il s'en fout pas des enfants et même se plie en quatre pourqu'il ne manque de rien...

Non, c'est juste ça. Si moi je sature, tant que j'ai pas commencé à taper des pieds comme une gosse, il bouge pas et quand il bouge il est pire que moi.  Alors que ce que je voudrais au final, c'est qu'à défaut de pouvoir être une maman parfaite, je puisse m'inclure dans un truc genre des parents qui se complètent.

Enfin je pense que c'est un peu le problème de tous les parents de trouver un équilibre pour ne pas être trop injuste avec les enfants, trouver les limites sans les écraser sous notre stress. Mais là, ça dépasse un peu le problème parental, c'est que j'ai l'impression de me faire bouffer, l'impression que quoique je sois en train de faire, quoique j'ai pu faire pour qu'il décompresse ( et je sais qu'ila besoin de décompresser , que son boulot est très stressant) toute la journée, et bien le soir, je dois être dispo jusque 2 heures du mat' s'il le faut parce que lui regarde un film...

A côté de ça, je sais que demain matin, il va se lever et me laisser dormir, je sais qu'il aime pas me voir peiner comme ce soir ( bobo au dos) , je sais qu'il pense faire le maximum. Je sais que si demain je devais dormir toute la journée, il me laissera sans problème. Mais justement, j'ai l'impression qu'il concoit que je puisse être physiquement fatiguée, psychologiquement saturée, mais pas que je puisse avoir besoin de temps pour moi, tout simplement. Mais du temps serein, du temps où je sais qu'il s'occupe des bambins sans l'entendre raler sur eux, du temps où je me sens pas obligée d'écouter s'il sature pour pouvoir intervenir quand l'équilibre ne se fait plus. Du vrai temps quoi. Sans culpabilier parce qu'il a déjà sa semaine de boulot dans les pattes. Mais sans me dire aussi qu'il abuse, que s'occuper de ses enfants, ça peut être une grande source de plaisir s'il selache un peu, s'il décide qu'ils passeront un bon moment, s'il arrive à voir que ses enfants sont géniaux...

Mais comment lui faire comprendre ça ? que si moi, je sature, ce n'est pas d'être avec mes enfants, au contraire, mais de ne pas avoir assez de temps pour être aussi sans mes enfants. Et que quand il rentre du boulot, si je comprends que l'assaut des 3 cowboys est un peu violent, je ne comprends pas qu'il ne prenne pas le temps de les écouter, parce qu'ils ont envie de dire plein de choses à leur père.

C'est compliqué. Quand je commence à lui en parler, il prend la mouche et dramatise, pas de dialogue possible. Et pourtant, il me faut mes moments, même 30 minutes, pas plus. Il faut qu'il décompresse parce que lui aussi il passe à coté de tellement de beaux moments. Et d'ailleurs, il le sait, parce qu'il y a des moments où il joue avec eux, il discute, il se rend compte...mais c'est de plus en plus rare.

Ecrit par Ernestine, le Dimanche 18 Juillet 2004, 00:29 dans la rubrique "1001 pensées".

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