En attendant

parano... ?

Je ne suis pas quelqu'un de spécialement jaloux ou possessif. Un peu quand même, enfin comme tout le monde, je crois.Mais disons que je suis pas du genre à fouiller ses poches quand il rentre, pas du genre à lui faire une scène parce qu'il me dit que untelle est mignonne etc... Ca m'empeche pas de me poser des questions des fois, mais bon "on" me rassure vite.

Par contre, c'est vrai que je déteste qu'il rentre très en retard (genre deux / trois heures ) et qu'il ne m'ait pas prévenue. C'est pas tant que j'exige de savoir où il est, c'est que je flippe, je me demande s'il lui est arrivé quelque chose, et aussi que si lui voit ses copains, je peux en profiter pour voir les miens aussi ou du moins ne pas rester planter à la maison à l'attendre bêtement.

Donc voilà, jusqu'à présent, pas de grosses scènes de jalousie entre nous, au plus quelques petites réactions inévitables mais sans plus...

Sauf que depuis quelques semaines , je cogite trop. Je doute, je me demande. Pourtant, il ne réagit pas différement d'avant, rien qui puisse laisser supposer que j'ai de quoi me poser des questions plus que d'habitude. Mais bon, sa secrétaire (enfin c'est pas Sa secrétaire à lui, mais bon..) m'énerve, c'est une nouvelle, il ne l'a vue qu'une fois mais , le ton qu'elle emploie quand elle lui laisse des messages sur sa messagerie... hum. J'ai entendu un de ses messages par hasard, parce qu'il m'avait demandé d'écouter sa messagerie pour lui. Et en écoutant ce message, ca m'a fait un pincement au coeur, une boule de colère dans le bide ( qui est lui même une boule ! lol). Je l'imaginais derrière son bureau, pouponner comme une vulgaire poule, toute émoustillée de ne voir passer que des males tirés à quatre épingles à longueur de journée, de pouvoir les appeler quand elle veut sous n'importe quel prétexte. Je la voyais bien le téléphone à l'oreille, se dandinant sur sa chaise avec sa voix haut perché de femelle en chaleur " Salut c'est Cécile, il faut que tu me rappelles au sujet du client blablabla...dans le bled paumé là (petit rire "pouf que je suis drole " ), je compte sur toi" puis après avec une voix chaude "au revoir, à bientôt"..  Bon, mon homme, il passe à l'agence, une fois par mois seulement, vu que c'est loin, alors à priori pas trop de soucis à se faire. N'empeche que: elle m'enerve, elle.

Et puis, il y a la voisine. Alors celle là, elle détient la palme, je crois que je serai pas enceinte, j'irai lui foutre ma main sur le coin du nez. Avant, c'était aussi une copine. 7 ans qu'on se connait, toujours de bon rapport, elle faisait du sport avec mon homme , c'est comme ça qu'on l'a connue d'ailleurs. Jusqu'à il y a un an, où elle a fait connaissance d'une autre fille dans le quartier, et là c'est ragot sur ragot, je fous ma merde partout où je passe, mais je suis contente , j'ai l'impression d'enfin exister. Elle s'est tapé , d'ailleurs, le mari de sa copine ( qui n'a pas encore compris, alors que tout le quartier le sait ), et le mari d'une autre. Et moi, ben j'aime pas trop les histoires, les voisines et tout le toutim, donc bon, je me suis tenue à l'écart de tout ça, chacun sa vie après tout. Mais alors, j'ai été bien naîve que de croire qu'en me tenant à l'écart, je serai épargnée. Ceci dit , les ragots, ca m'a jamais trop inquiétée, je m'en cogne pas mal. Sauf que là, sa copine à dit à ma belle soeur que la demoiselle s'était tapé mon mec.Forcément, ca m'est revenu aux oreilles ( et d'ailleurs, c'était le but ).

Quand j'ai appris ça, sachant ce que mon homme pensait de la fille en question, ça m'a fait marré, j'ai répondu "ouais elle en rêve surement " (ben oui, il beau mon chéri, je comprends bien que c'est frustrant pour les autres ). Bon enfin, j'en parle quand même à mon homme, il me regarde comme si je lui avait dit que j'avais vu un ET, puis il se marre franchement en me disant que plutot se taper une roue de camion. ( enfin , en toute objectiité, elle est franchement bien ma voisine, mais bon.. ). J'en reste là, j'oublie même cete histoire. Ca c'était en février.

Et puis vendredi, une autre personne me dit exactement pareil. Sur le coup, j'ai pas réagi, surtout que la personne me dit qu'elle y croit pas, que c'est pas trop le genre de mon homme, qu'elle a été plusieurs fois seule avec lui et qu'il avait été sage comme une image etc... Ca me rassure sur le coup, tout en me disant que l'autre pétasse se fout bien de ma gueule, en attendant.

Puis, je rentre, je fais le ménage et forcément, je cogite... je réflechis, je recoupe ce qu'on me raconte, tout porte à croire que, quand même, c'est des conneries, mais n'empeche que... que l'autre est une belle salope, une allumeuse ausi, que mon homme est un homme, que je vois pas pourquoi ca n'arriverait qu'aux autres. La mayonnaisse est montée, je me tape des gros films, est ce que c'était quand j'étais à la maternité ? est ce qu'il se l'ait tapé pendant que moi je couvais le dernier né, tout petit , fragile et que plus que jamais, j'avais confiance en son père ? Où bien quand j'ai été hospitalisée pour mes crises de spasmo ? Ou bien en journée quand j'étais pas là? Bref,  je me suis littéralement montée la tête, j'étais en train de chialer pour un truc auquel je croyais pas deux heures auparavant. Je veux pour appeler mon homme sur le portable, et forcément, il est pas joignable. Forcément, ce soir là, il a fallu qu'il rentre plus tard que d'habitude. La pression a eu le temps de monter, ce que j'avais posé comme des suppostions, étaient devenues des certitudes.. tout ca , toute seule comme une grande.

Ben.. quand il est rentré, il  ya eu le droit, je voulais égorger tout le monde, lui, la voisine, la voisine de la voisine, la secrétaire et son chef, bref tout ceux qui aurait pu savoir et qui m'ont rien dit. Vaste complot national.. :)

Je me calme, je lui  explique comme je peux que c'est pas une histoire de confiance, qu'après tout des accidents ca arrive dans tout les couples, que le plus dur a digerer serait encore le mensonge depuis des années, et le fait que ce soit une voisine et pas une inconnue irrésistible. J'enchaine sur ma condition de pov femme au foyer qui a donner son corps et sa santé pour lui donner des enfants, qui restent sagement à la maison etc... veritable psychodrame, le pov, il avait rien a dire pour sa défense, de toute façon, le mieux était de me laisser vider parce que quoiqu'il dise faisait de lui un monstre horrible, cruel, sans coeur, un macho de première, un enfoiré qui trompait sa femme penant qu'elle était enceinte etc.. ( franchement je l'admire quand même, il a encaisé tout ca, sans s'enerver plus que ça, il  me regardait juste, surpris, choqué...).

Puis on discute, je finis par admettre que je m'emportais peut être un peu, que je savais pas trop quoi vu que c'est pas dans ma nature de taper des crises de jalousies comme ça. Il me dit que je tombe de son piège à elle, qu'elle etait probablement jalouse parce que son couple à elle avait pas tenu, que ca devait la faire chier de voir que 10 ans après, nous deux c'était comme au premier jour , et que souffrir de ça était lui donner la partie. C'est pas faux, je le sais.

Parce que mon homme, il est..un homme, c'est sur mais je crois que s'il venait à me tromper, il me le dirait, je le verrai tellement, il culpabiliserait, il pourrait pas faire comme si  rien n'était. Il est trop loyal, il aime pas le mensonge, il prefere avoir affaire a ma colère plutot qu'à ma douleur. On en est resté là, la soirée a suivit son cours, j'etais rassurée, soulagée et vidée.

Mais depuis lundi, rebelote. Je psychote carrément, cette histoire me mine, je sais qu'à 99 % , ça ne peut pas être vrai, mais ce 1% me ronge. Pire encore quand j'aperçois ma voisine en bas de chez moi, qu'elle parle à mes loupiots, ca me rend malade qu'elle puisse raconter "je me suis tapé leur père". Pour couronner le tout, partout où je pose mon regard, ça parle d'infidélité; "la fidélité, mythe ou réalité ?" " 80 % des hommes sont infidèles " etc... A croire que la presse et le net veut foutre la merde dans tous les couples...

Alors maintenant je fais quoi moi ? Dans mes moments de lucidité, je sais que je me monte la tête toute seule, qu'il faut que j'arrête de chercher midi à quatorze heure.. mais le problème est que mes moments de lucidité ne durent vraiment pas longtemps...

Je plains sincèrement toutes les femmes qui sont d'un naturel jaloux et qui endurent en permanence les tortures d'esprit que je me fais subir en ce moment. Espérons que, encore une fois , ce sont mes hormones qui chamboulent tout....

Ecrit par Ernestine, le Mercredi 21 Juillet 2004, 18:21 dans la rubrique "1001 pensées".

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