En attendant

Un utérus sur pattes

Rien de grave... j'en suis à 4 mois et quelque de grossesse, ce sera notre quatrième pitchoune, ptete même une pitchounette mais on n'y croit qu'à moitié, verdict le mois prochain, mais bon, on voulait avant tout un dernier bambin, si ce doit être un quatrième garçon, on ne sera pas plus déçus que ça. Du moins, pas plus que notre entourage et les quelques mille et une personnes qui m'ont souhaité une fille en observant mon ventre déjà énorme.

Oui, parce que dans une famille parfaite, il faut des filles et des garçons, sinon les gens nous regardent avec des yeux plein de pitié " Que des garçons !! Oh ma pauvre !"... Mouais... J'en suis plutôt fière de mes trois petits mecs, quand je les regarde , je n'éprouve pas de manque de fille, je n'ai pas l'impression de vivre un calvaire (enfin ça, ça dépend des jours, par exemple ce matin, c'était juste l'enfer... mais est-ce qu'avec une fille, ça changera grand chose aux matins où tout va mal ? ). A croire que dans la tête des gens, enfant rime avec poids et garçon avec démence.

Quelque part, je m'en fous un peu de ce que pensent les gens mais, ce qui est plus genant, c'est de devoir tous les jours supporter leur reflexions, commentaires, sur ma grossesse, mes enfants, leur age et le mien (29 ans à peine et maman 4 fois à peine "oh mais dis donc, tu n'as pas perdu de temps !!". Parce que vous avez du temps à perdre vous ? moi non, j'en ai déjà limitepas assez). Puis devoir répéter, encore et encore la même chose, comme si je me résumais à mes enfants et ma grossesse. Comme si j'avais un utérus à la place du cerveau. Mais bon, comme le disent si bien mes ami(e)s, je suis faite pour ça...pour avoir des enfants.

Et au milieu de tout ça, ben... il y a moi. Ce que je suis quand on occulte mon coté maman. La nenette de 29 ans, avec toutes ses questions de nenette de 29 ans, ses problèmes de couples, de frics, de copinages, de voiture qui démarre pas, avec son cerveau qui tourne trop vite pour se contenter d'oragniser la vie quotidienne, avec ses cas de conscience, et d'inconscience surtout, ce sentiment de ne plus savoir faire face à autre qu'à une tache de marqueur sur le canapé neuf, avec ce sentiment de faire partie des meubles, et puis les mêmes questions existencielles que tout le monde : comment je vais m'habiller aujourd'hui, je coupe mes cheveux ou pas, j'ai plus de mascara, j'ai l'air fade, il me faut du mascara de toute urgence, il y a quoi ce soir à la télé et...

Et la voisine qui tourne autour de mon homme, et moi avec mon gros bide j'arrive pas à tourner aussi vite alors que mon cerveau lui, si.. alors il produit des doutes, des questions, des larmes le soir dans le noir pour que personne ne voit, parce que si on voit , on me dit " te rend pas malade, pense au bébé"...le bébé va bien, moi, non. Et taire les doutes, encore et encore, pour ne pas re soulever la question de la confiance, qui n'a rien à voir la dedans, enfin si, mais pas la confiance en lui mais en moi. Mais moi, ben ça compte pas, je suis enceinte alors c'est normal que je sois grosse, fade avec ou sans mascara, normal que mes cheveux s'abiment, normal que je sois fatiguée, normal que je sois émotive. Hormone et consors...

Pourtant, je sais que ça n'a rien à voir avec cette grossesse, à moins que je sois enceinte du cerveau aussi, mais tant que j'aurai pas accoucher, ce sera l'excuse ultime de tout le monde, puisaprès ce sera la déprime post natale et puis après de la fatigue... enfin jamais réellement question de moi , de ce que je ressens et de ce que je suis, juste des réactions physiologiques... et c'est comme ça depuis huit ans. Avant, c'était les tensions entre mes parents et moi, et avant l'adolescence. Bref, que des trucs refoulés parce que c'est normal, et moi, ben je m'enfonce, je m'enfonce....

Un peu brouillon ce premier post, ça se bouscule un peu dans ma tête, je crois. Le début de la folie ?

Ecrit par Ernestine, le Samedi 17 Juillet 2004, 14:35 dans la rubrique "1001 pensées".

Repondre a cet article